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lundi 4 novembre 2013

Plus qu'un voyage...

Cela fait déjà une semaine que je suis rentrée en France et dans la grisaille normande, ce qui ne m'avait pas manqué durant ces trois derniers mois.
Le retour à la "vie normale" n'est pas évident, le décalage horaire est toujours présent, mais tout rentrera dans l'ordre d'ici quelques semaines.

Je ne pouvais pas laisser ce blog sans écrire une dernière fois dessus.
Ce blog, qui aura été mon compagnon de voyage m'a permis de partager cette aventure avec vous. Chaque fois que je trouvais une connexion wifi, j'ai pris plaisir à écrire ici, à raconter ma vie de nomade, même lorsqu'il me fallait 10 minutes pour charger chaque photo tellement la connexion était aléatoire.
Cette vie de nomade aura duré 71 jours et un peu plus de 7000 kilomètres entre les rues de Brooklyn et le Golden Gate de San Francisco. Chaque jour a été différent, avec des paysages différents, des rencontres différentes mais avec un plaisir identique.
Plus qu'un voyage, ce périple était pour moi un mode de vie, j'ai l'impression d'avoir vécu plus de choses en 3 mois qu'en 10 ans.
Depuis que je suis rentré, une question revient souvent, "as tu douté?". Les doutes et le stress, je les ai eu plusieurs semaines avant mon départ et jusqu'à l'aéroport de New York, mais une fois sur le vélo ils se sont envolés comme par magie.
Plusieurs fois je me suis dit que ce serait difficile d'avaler ces kilomètres et toutes ces montées, il m'est arrivé deux ou trois fois d'enfourcher mon vélo sans plus de motivation que çà, mais jamais je n'ai regretté d'être parti, et jamais je n'ai voulu rentrer à la maison.

J'ai aimé cette vie simple, avec comme seules contraintes de trouver de l'eau et de quoi manger, et de se dire "tiens je dors où ce soir?", et bien le plus souvent c'était sous la tente en pleine nature.
Même seul, je ne me suis pas ennuyé, on ne reste jamais longtemps seul quand on voyage en solo à vélo, et cela je le dois en grande parti à ma fidèle monture d'acier. Qu'on se le dise, quand on se déplace à l'aide d'un vélo chargé comme une mule, ça attire forcément la curiosité. Grâce à Pénélope, j'ai rencontré beaucoup de personnes, et même si la difficulté de la langue rendait parfois les conversations brèves et laborieuses, toutes ces rencontres ont enrichi ce voyage.
J'ai pu discuter avec des personnes que je n'aurais jamais croisées si j'étais parti en mode touriste. J'ai reçu un très bon accueil général du peuple américain, et jamais je ne me suis senti en situation de danger. D'une certaine manière, ce périple a permis d'atténuer ou d'effacer certaines idées reçues qui sont véhiculées par les médias.

Bien sur, comme dans chaque pays, il existe des points négatifs, et j'ai pu en apercevoir plusieurs au pays de tous les extrêmes. Ce qui m'a choqué, c'est le nombre de sans abris qui errent dans les rues et aux abords des fast food et des stations services. Aucun état que j'ai traversé n'est épargné par ce problème, certes qui touche tous les pays du monde, même un des plus puissants, mais ça n'est jamais facile à voir et à accepter.
La deuxième chose qui m'a marqué, c'est la pollution qui émane de ce si beau pays. Je comprends aujourd'hui pourquoi les USA possèdent le triste titre de pays le plus pollueur de la planète.
Chaque kilomètre de bitume sur lequel j'ai roulé est souillé de déchets divers et variés, je me souviens même avoir vu des centaines de bouteilles de verres et de canettes en alu jetées en plein désert d'Arizona. Sans compter toutes ces grosses voitures surpuissantes qui consomment une quantité d'énergie impressionnante. Je pense que sur la question de la pollution, l'Europe possède un wagon d'avance.

Mais ce que je retiendrais le plus, c'est la richesse de la faune sauvage et des paysages. L'ouest américain renferme sans aucun doute certains des plus beaux endroits de la planète : des montagnes, des rivières, des canyons aux proportions gigantesques, des hauts plateaux en passant par de vastes plaines désertiques, bref tout y est !
Les distances et les amplitudes thermiques y sont parfois hallucinantes, il n'est pas rare d'avoir 0°C le matin et 35°C à midi. Puis je ne compte plus le nombre de fois où j'ai roulé plusieurs dizaines de kilomètres sans aucun virage, et parfois sans aucun être humain, chose plus que rare chez nous. Ces grands espaces où on se sent parfois si petit, surtout en vélo, m'ont véritablement envouté !!!


Je suis également content d'avoir pu partagé ce projet avec "L'association Charline" de Rouen, j'espère que ce partenariat apportera bien plus que les dons récoltés. Je voudrais notamment vous dire à vous les enfants que dans la vie il y'a plusieurs choses importantes. Si la famille en est assurément une, aller au bout de ses rêves en est une autre, alors allez y et foncez !!!


Avant de terminer, je voudrais remercier ma famille, pour leur soutien si important, mes amis, mes collègues qui ont participé activement sur ce blog, tous les membres du réseau warmshowers qui m'ont accueilli chez eux, mais aussi toutes les personnes qui ont fait un don pour l'association.

Je remercie également David, bénévole de l'association, pour sa participation active dans le projet.
Enfin, merci à Mickaël et Nicolas, qui ont respectivement traversé les USA à vélo en 2008 et 2011, pour leur sympathie et leurs précieux conseils.


Voilà, les aventures de "Romain aux States" s'achèvent ici, mais l'envie de découverte et de voyage elle est plus forte qu'avant, alors qui sait, à bientôt peut être ...